IA et vision industrielle : un atout stratégique pour l’innovation à la centrale nucléaire de Cattenom
Dans le Grand Est, EDF déploie une solution innovante sur son site de production d’électricité de Cattenom : un système de vision industrielle dopé à l’intelligence artificielle pour assister les opérateurs lors du rechargement du combustible nucléaire. Un exemple concret d’intégration technologique au service de la sûreté et de la performance industrielle.
La centrale nucléaire de Cattenom fait partie des piliers du parc nucléaire français. Avec ses quatre réacteurs de 1300 MWe, elle couvre à elle seule 70 % des besoins en électricité de la région Grand Est, représentant 8 % de la production nationale d’EDF. Tous les 18 mois, une des unités est mise à l’arrêt pour renouveler un tiers de ses 193 assemblages combustibles contenus dans le cœur du réacteur.
« Optimiser la sûreté nucléaire et la production »
Ces opérations de rechargement sont soumises à un protocole extrêmement strict, défini par l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR). Chaque assemblage, selon son usure, sa géométrie et son potentiel énergétique, doit être repositionné avec précision dans le cœur du réacteur. Une opération millimétrée, dans un environnement contraint.
« Le droit à l’erreur n’existe absolument pas »
Pour garantir cette précision, les opérateurs doivent identifier visuellement les références gravées sur les assemblages, immergés à près de six mètres dans la piscine à forts flux thermiques du réacteur, en vue de les interchanger avec ceux stockés dans la piscine d’entreposage. Une lecture qui exige acuité, concentration extrême et constance. C’est là qu’intervient la solution Arrea développée par Aprex Solutions, entreprise experte en vision industrielle et analyse d’images pour assister les opérateurs.
Le système mis en place repose sur trois technologies principales. La première est un module de lecture automatique de caractères capable d’interpréter des références même dans des conditions visuelles fortement dégradées. La deuxième technologie concerne une fonction de matching intelligent qui transmises par l’ASNR, tout en intégrant des alertes, rappels et une cartographie numérique des opérations effectuées. La confronte automatiquement les données lues aux consignes troisième porte enfin sur un outil de mesure inter-assemblages, vérifiant un repositionnement à moins de 1 mm d’écart, évitant les 7 mm d’erreur cumulée sur une ligne.
« L’IA ne remplace pas l’opérateur. Elle l’assiste, l’o érateur valide et elle trace »
Cette solution ne se substitue pas à l’humain : elle le soutient, améliore la fiabilité des opérations et garantit une conformité optimale dans un cadre hautement sécurisé. Cette solution ne se substitue pas à l’humain : elle le soutient, améliore la fiabilité des opérations et garantit une conformité optimale dans un cadre hautement sécurisé.
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Les opérateurs, assistés
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DES BÉNÉFICES MULTIPLES
Les gains sont à la fois techniques, humains et économiques. Une assistance technologique bien calibrée peut donc représenter un levier stratégique pour EDF. Au total, le temps de rechargement a quasiment été divisé par deux. En outre, la traçabilité des opérations a été renforcée et l’exposition dosimétrique des intervenants réduite.
Ce projet a été lauréat du Challenge Innovation DPNT d’EDF 2024, dans les catégories Nouvelles technologies et Prix du public. Avec sa philosophie de partenariat avec des offreurs de solutions techniques de proximité, et à travers cette intégration réussie de l’intelligence artificielle, EDF démontre qu’innovation et synergie peuvent se conjuguer avec les hautes exigences de l’industrie nucléaire. Une vitrine concrète de la maintenance assistée par IA dans des environnements critiques. ●
Retour d'expérience APREX / EDF Cattenom
Article paru dans le magazine Production & Maintenance
n°90 Juillet Août Septembre 2025 - Dossier spécial WNE